Le scaphandrier, également appelé plongeur professionnel, intervient dans un milieu où la pression augmente graduellement avec la profondeur. Cette ambiance hyperbare pose de nombreuses contraintes au plongeur qui doit respecter des procédures rigoureuses pour accéder à la profondeur du chantier, y vivre pendant la durée des travaux et en sortir en toute sécurité. Ces contraintes exceptionnelles imposent au plongeur une formation difficile et rigoureuse.
Après 12 à 15 semaines de formation et 5 semaines de stage en entreprise, les jeunes « plongeurs pros » se retrouvent sur le marché du travail.
Des opportunités s’offrent à eux dans des secteurs très variés : les travaux maritimes, l’industrie pétrolière, les opérations de génie civil, l’industrie nucléaire, l'assainissement des eaux, le secteur portuaire, l'inspection d'ouvrages d'art, les voies navigables, etc. La vie de ces travailleurs n’est pas toujours facile : plongées fatigantes, en eaux troubles, souvent froides, parfois polluées, déplacements lointains et fréquents, etc.
En 2021, le montant du Smic horaire brut est de 10,25 euros. Le scaphandrier débutant commence son activité en moyenne à entre 11,50 et 14 euros bruts de l'heure en moyenne, soit 15 à 30 % de plus que le SMIC pour débuter dans le métier.
Pour ceux qui choisissent de s’expatrier ou de partir pour des missions de plusieurs semaines ou de plusieurs mois, les salaires oscillent entre 2.500 et 4.000 euros par mois (primes et indemnités comprises) en fonction de l’expérience et des spécialités. Et dans certains milieux comme l’exploitation pétrolière offshore, les salaires peuvent atteindre 9.000 à 10.000 euros par mois, mais les places sont chères et accessibles en général après 2 ans d'expérience. Attention, dans ce dernier cas, il faut relativiser ce revenu, les contrats de travail ne sont pas des contrats de droit français (ce qui implique que le salarié ne cotise pas aux prestations sociales).
Pour exercer en France, la réglementation impose d’être titulaire du « Titre professionnel de scaphandrier-Travaux publics ». Cette obligation s’impose à TOUS les scaphandriers à compter du 1er janvier 2022, aux nouveaux arrivants dans la profession comme aux anciens plongeurs.
Pour obtenir le Titre professionnel, il faut valider 3 blocs de compétences :
- Certificat de compétences 1 : Effectuer les relevés et positionnements d’ouvrages immergés
- Certificat de compétences 2 : Construire et entretenir des réseaux et ouvrages immergés
- Certificat de compétences 3 : Assembler et démonter des ouvrages métalliques immergés
Il est possible de présenter l’examen en une seule fois ou de les valider un par un.
Dans ce dernier cas, la réglementation permet de travailler avec un seul certificat de compétences mais dans la limite de l’activité exercée par ce certificat.
Exemple : vous êtes titulaire du certificat de compétences 3 : "Assembler et démonter des ouvrages métalliques immergés », vous pourrez déplacer un élément en milieu immergé, découper des éléments métalliques et souder des éléments métalliques mais vous ne pourrez pas construire, réparer ou démolir un ouvrage en maçonnerie puisque vous n’êtes pas titulaire du certificat de compétences 2.
La réglementation hyperbare française définit précisément les prérogatives des plongeurs professionnels en terme de profondeur et de travaux subaquatiques.
En fonction de leur formation, les scaphandriers ont accès à plusieurs zones de profondeurs, définies par une catégorie, appelée « Classe » :
Classe 0 pour travailler jusqu’à 12 mètres de profondeur (cette Classe n'existe plus en mention A) ;
Classe I pour travailler jusqu’à 30 mètres de profondeur (cette Classe n'existe plus en mention A) ;
Classe II pour travailler jusqu’à 50 mètres de profondeur ;
Classe III pour travailler au-delà de 50 mètres de profondeur.
Leur formation leur donne également accès à différents types de métiers, définis par une « mention » correspondant à l’activité professionnelle exercée :
Mention A pour les travaux subaquatiques (activités de scaphandrier) : travaux maritimes, pétroliers, industriels, opérations de génie civil (BTP), etc.
Mention B pour les interventions subaquatiques :
- a) Activités physiques ou sportives ;
- b) Archéologie sous-marine et subaquatique ;
- c) Secours et sécurité (option sécurité civile ou option police) ;
- d) Techniques, sciences, pêche, aquaculture, médias et autres interventions (photographes, cameramen, cadreurs, éclairagistes, acteurs, etc.).
Mention C pour les interventions sans immersion effectuées dans le domaine de la santé (médecins, infirmiers, aides-soignants, techniciens, etc.).
Mention D pour les travaux sans immersion (concerne tous les autres personnels qui interviennent en milieu hyperbare sans immersion : tunneliers, soudeurs hyperbares, tubistes, agents des centrales nucléaires, personnels de l’industrie aéronautique, etc.).
Ainsi par exemple, un scaphandrier Classe II A pourra travailler dans les ports, au pied des barrages ou sur des plates-formes pétrolières jusqu’à 50 mètres, un Classe I B pourra effectuer des opérations d’archéologie sous-marine jusqu’à 30 mètres, etc.